Sanctuaire des délices

Arrivé dans sa chambre et après avoir observé la pièce quelques instants, Naganor s'assit sur son lit dans la lumière de la Lune et repensa à tout ce que lui avait dit l'Archimage à propos du livre démoniaque. Perdu dans ses pensées et malgré la fatigue de plus en plus pesante, il fixa le grimoire, longuement, lorsque quelques minutes plus tard un cri plus fort que les autres lui fit reprendre ses esprits.
Il prit alors le livre, hésita, puis profitant d'être seul et un peu plus au calme il décida de l'examiner d'un peu plus près, ce qu'il n'avait pas pu faire décemment depuis qu'il était en sa possession.

Le grimoire d'une taille assez petite pour pouvoir être tenu d'une seule main avait une couverture faite d'un cuir très foncé, à la limite du noir et très rugueux. Ses pages ne semblaient pas être faites de papier, exceptées celles traduites des Orks qui d'une manière habille avaient été rajouté.
Les glyphes démoniaques étaient incompréhensibles de Naganor qui s'attarda sur certaines esquisses représentant des paysages de Kazarak. L'écriture était souple et fine mais plein de colère, dur de réaliser qu'un Démon en était l'auteur, un Démon ou un Dragon mais celà n'a plus d'importance car les immortels étaient tous fils et filles du Chaos : grand ennemi des Dieux.

C'est alors que la fatigue se faisait des plus lourdes et la nuit devenue des plus noires que le jeune sorcier remarqua quelque chose de très intriguant : une phrase qu'il pouvait parfaitement comprendre et qui provenait assurement du même auteur.


Un étrange silence s'installa sur Nalgask, les cris s'étaient tus et d'épais nuages recouvraient les cieux. Soudain un éclair gronda au loin, puis un deuxième et enfin une fine pluie silencieuse s'abattit.

Naganor s'interrogea en voyant cette phrase. Pourquoi était-ce la seule, outre celles traduites par les Orks, qui lui était compréhensible ?

Cette phrase est très tentante pour quelqu'un ayant soif de pouvoir... Quiconque la lit, serait tenté d'en apprendre plus sur le Chaos...

Au premier coup de tonnerre, Naganor n'y porta presque aucun intention, car passionné par le grimoire. Mais au second éclair, il eu un frisson, la peur montait en lui. C'est alors qu'il ferma le grimoire qu'il était auparavant, en train d'examiner attentivement. Puis il se dirigea lentement vers le fenêtre pour observer le ciel. Le silence entre les éclairs était angoissant, et l'orage semblait se rapprocher de Nalgask.
Naganor ne pu bien sûr s'empêcher de penser que cet orage n'annonçait rien de bon :

Peut-être ne s'agit-il que d'un simple orage d'été ? Ou alors, celui-ci annonce l'arrivée imminente du Dragon Vert... Que faire dans ce cas là ?!... Je n'aurais peut-être pas dû feuilleter ce livre démoniaque ce soir, mais ma curiosité était trop grande...

Quelques minutes après, le jeune Elfe Noir, angoissé mais fatigué, alla se coucher en prenant soin de cacher le livre sous l'oreiller. Il espérait que l'orage ne ferait que passer...

La nuit pour Naganor fut des plus agitées, l'orage n'avait cessé de la réveiller mais par chance il était rester loin de Nalgask. Un ciel nuageux tendait à laisser place à un beau soleil comparable à celui de la veille.
Il devait être tard dans la matinée à en croire les bruits que faisaient les esclaves trimbalés dans les rues comme de vulgaires marchandises.


Cette phrase bien qu'uniquement faite de mots semblait avoir sur le jeune sorcier comme un air d'énigme à résoudre, contre toute volonté Naganor se la récitait ou du moins quelqu'un ou quelque chose semblait lui murmurer cette douce promesse.

Naganor ne s'était que très peu reposé durant cette longue et angoissante nuit. Il ne s'endormi réellement que tard, et ne se réveilla donc qu'en toute fin de matinée, tout en continuant à penser à la dernière phrase qu'il avait lu dans le grimoire et qui avait hanté ses rêves tout en long de la nuit, lorsqu'il arrivait, bien que difficilement, à fermer l'œil.
La première chose qu'il fit lorsqu'il se réveilla : vérifier que le grimoire était encore caché sous l'oreiller. Il fut bien sûr soulagé lorsqu'il mit la main dessus...
Assis sur son lit face à la fenêtre, le grimoire dans les mains, et dans la lumière chaude du soleil, Naganor réfléchissait à ce qu'il allait faire de cette journée déjà bien entamée.

Naganor plus naturellement qu'il osait l'avouer se leva effectivement tard dans la matinée, en effet du Temple de Daargo'val sonnèrent les immenses cloches appelant les fidèles à venir admirer le sacrifice du zénith solaire. Assis sur son lit le jeune sorcier pouvait entendre toute l'agitation habituelle de la rue, Othokaï était bien calme en comparaison de cette vaste capitale.
Le temps était encore une fois idéale pour se promener et les orages de la nuit ne semblent pas avoir griffé le ciel de leurs ténèbrent nuageux.

Une étrange énergie semblait émaner du grimoire.

Après avoir réfléchie quelques instants, mais entendant le son grave des cloches, Naganor souhaita finalement se rendre au temple de Daargo'Val.
Naganor, toujours en compagnie du grimoire, sorti donc de sa chambre et se rendit dans la pièce principale afin de sortir du sanctuaire. Durant ce court trajet, le jeune sorcier observa le peu de client qu'il y avait à cette heure-ci, comme si il se méfiait de tout le monde...