Vengeance chaotique !

Hélas pour le mage l'homme était déterminé et alors qu'il se retourna pour user encore une fois de sa magie l'humain fou de rage balança son lourd point directement dans l'estomac de Naganor qui tomba au sol. S'en suivis d'un coup de botte et d'un autre. Hystérique l'humain s'éloigna pour ramasser le tisonnier qu'il avait fait tombé près de sa femme. Devant le crâne éclaté de la vieille dame il ne put retenir une vomissement bruyant et écœurant.

- Pourquoi as-tu fais ça... sanglota-il

- Pourquoi ai-je fait ça ? Il fallait le demander à ses hommes, stupides, qui ont tué deux Elfes Noirs sans défense, il y a de ça quelques années...

Sans attendre une quelconque réponse du vieil homme résistant, qui commençait quelque peu à énervé le jeune Mage, Naganor, toujours à terre, projeta un dernier éclair dans sa direction pour en terminer avec lui, et pour ne pas avoir à subir de nouveaux coups qui l'affaibliraient.
Cette altercation fit remettre en question Naganor et ses pouvoirs démoniaques. Peut-être avait-il besoin de s'entraîner encore un peu et de bien réfléchir avant de faire d'Uden, sa proie.
Mais le jeune Mage n'avait pas encore utilisé le sort de téléportation, un sort qui pourrait lui être très utile s'il venait à avoir des soucis.

Naganor commençait enfin à comprendre que malgré sa puissance il était encore loin de pouvoir se vanter d'être le plus grand magicien. Longue est la voie du mage mais à l'arrivée la gloire est grande !
Dans cette frustration un nouvel éclair jaillit des mains du mage noir, la foudre impartiale frappa l'homme en larme en pleine côte. La chaleur dégagée fut si puissante que la chemise prit feu avant un court instant avant de se noyer dans un flot de sang épais.

La demeure était tombée entre les mains d'un nouvel hôte.

Après toute cette agitation, le silence revînt enfin dans la demeure, maintenant débarrassée de ses anciens occupants. Naganor était enfin plus tranquille, et allait pouvoir se reposer un peu. Il se releva et ressentit quelques douleurs notamment au niveau de l'abdomen, mais à part cela, et heureusement pour lui, aucune hémorragie n'était à déplorer.
Avant d'aller explorer un peu plus la maison, il se dirigea vers le cadavre du vieil homme, et le fit glisser sur le sol de l'entrée pour l’emmener dans l'autre pièce du rez-de-chaussée où se trouvait le cadavre de sa femme.
Il nettoya le sang situé sur le sol, prit les clés que le vieil homme avait encore sur lui, et ferma la porte du petit salon à clé. Si quelqu'un venait à pénétrer dans la maison, il ne fallait pas qu'il tombe nez à nez avec une marre de sang où un cadavre, son premier réflexe étant certainement d'aller alerter la garde...

Après avoir fait tout cela, Naganor empreinta l'escalier et monta à l'étage.

La demeure bourgeoise était pleine de souvenirs, de nombreux bibelots clinquants décoraient le moindre meuble et la cheminée encore allumée était surmontée par un immense portrait représentant un chevalier tenant la bannière de l'Alliance. Ce chevalier ressemblait étrangement à l'homme maintenant mort, mais les yeux de Naganor purent s'assurer qu'il ne s'agissait pas de lui.
Les escaliers étaient couverts d'un joli tapis rouge maintenu dans les coins des marches par de petites baguettes de bois peint. A l'étage se trouvait trois chambres, chacune identique avec grands lits à baldaquin et un petit espace pour la toilette. Sur toutes les chambres, une seule semblait avoir servit ses dernières années, les autres croulaient sous la poussières.
Alors que Naganor marchait calmement dans la maison vide, il constata avec plaisir que l'orage s'en allait : les nuages épuisés cessèrent de verser leurs larmes, le vent cessa et la foudre belliqueuse se tut. Un ciel sombre se laissait apercevoir à travers les nuages faiblissant. La nuit tombait quand soudain un malaise s'empara du mage. Sa vision tremblait et ses muscles se crispèrent, même son cœur ne semblait plus savoir battre.

Toi dont la naissance est une hérésie, toi qui a trahis tes parents, ta patrie, ton sang ! Tu as accompli plus qu'aucun mortel ! Que Uden tombe ! SOIS DIGNE !

Le retour à la réalité fut si brutal que Naganor manqua de s'évanouir.

Étourdit, Naganor s'appuya contre le mur pour éviter de tomber après que cette voix démoniaque terrifiante ait encore raisonné dans sa tête. Lorsqu'il eu reprit un peu plus ses esprits, il se dirigea vers la chambre la moins poussiéreuse afin de s’asseoir sur le lit.
Pendant quelques instants il ne pensa à rien. Puis, les paroles qu'il venait d'entendre revinrent tourmenter son esprit.

Même si je possède des sorts démoniaques puissants et utiles, il me faudra redoubler de prudence et constamment rester sur mes gardes si je veux mener à bien... ma vengeance. [...] Et maintenant que la pluie a cessé, je pourrai utiliser ma foudre démoniaque non pas seulement pour tuer directement, mais pour incendier maison et autre bâtiment...

La nuit étant désormais tombée sur Uden, et après l'affrontement de tout à l'heure, la fatigue se fit de plus en plus ressentir en Naganor qui s'allongea sur le lit. La journée de demain allait être beaucoup plus mouvementée pour lui... et pour Uden, qui, de retour dans un calme post-orageux, ne se doutait pas que le lendemain serait encore plus agité.

La nuit sur Uden semblait si paisible que durant son sommeil Naganor ne fut ni dérangé par les bruits des ivrognes ou par ceux des disputes entre couples. Les Hommes étaient des êtres si changeants qu'il ne serait pas si difficile de les faire sombrer dans la panique et l'horreur.
De minces rayons de soleils percèrent à travers les rideaux épais afin de réveiller doucement le mage. Ses côtes allaient déjà bien mieux malgré qu'il persistait encore une marque des plus déplaisantes à regarder.

Dans les rues s'agitait le peuple d'Uden et sortir dehors à la vue de tous serait un véritable suicide.

Naganor avait encore toute la journée afin de se reposer et penser à ce qu'il pouvait faire pour semer le désordre en cette ville d'Humains. Car c'est lorsque les ténèbres de la nuit se seront de nouveau emparés d'Uden, que l'agitation diurne se sera estompée, que le sommeil se sera emparé de la plupart des habitants, et que ce calme habituel ne laissera rien présager de terrible, c'est à ce moment là que le jeune Mage interviendra pour faire de cette ville un chaos total.

Mais pour l'instant, l'astre du jour ne faisait que se lever, et Naganor devait encore attendre plusieurs heures avant que la nuit ne soit de retour sur l'Eredar.
Fraîchement réveillé, il se leva et reprit la visite de la maison en essayant de trouver dans un premier temps, quelque chose à boire et à manger.

Le levant inondait la maison d'une chaude lumière, une forte odeur de pain pénétra la demeure poussiéreuse. Une fenêtre était encore ouverte dans une des trois chambres de l'étage. La décoration était typiquement humaine : chargée aux couleurs ternes.
Après avoir fouillé la maison Naganor amassa un petit butin de 186 pièces d'or.

Naganor, comment se déroule ta mission ?

La voix de Danel raisonnait dans la voix du mage.

Naganor était en train de regagner le premier étage lorsqu'il fut de nouveau surpris par la voix de Danel, et c'est après un court instant qu'il lui répondit :

J'ai eu quelques petits soucis après avoir pénétré cette maison. Les habitants opposèrent un peu plus de résistance que je n'aurai pu le penser. Mais maintenant que cela est réglé, c'est lorsque la nuit sera de retour sur Uden que la mission que vous m'avez confié débutera réellement ! C'est pourquoi durant cette journée, je vais me concentrer davantage sur celle-ci, pour ne pas faire d'erreurs le moment venu...

Naganor essaya de le cacher à Danel, mais il manquait encore de confiance en lui. De plus, le fait de passer à l'action dans plusieurs heures, et la peur de décevoir son maître, le faisait stresser petit à petit.

Un petit silence précéda une révélation qui aux oreilles du mage noir allait sonner comme l'annonce d'un miracle impie.

Prend ma pierre d'illusion, sert la dans ta main et récite huit fois : "J'offre un nouveau regard." Et n'oublie pas de visualiser l'apparence que tu souhaites revêtir sans quoi tes pensées les plus fugaces s'imprimeront sur ton corps et ta mort sera si douloureuse que je n'en dirais pas plus.

S'estompant jusqu'à disparaître, la voix de Danel laissa Naganor seule dans la vaste demeure investit de lumière.