L'Homme aux larmes d'acier

Le jeune homme avançait progressivement dans une petite ruelle perdue dans les bas-quartiers d'Uden.

L'atmosphère y était tendue et calme... trop calme. Il connaissait bien le coin, pour y avoir souvent fait des affaires, mais il n'en restait pas moins obscur et misérable à ses yeux. La plupart de ses clients vivaient dans ces taudis, et lui payaient des sommes cruellement grandes au lieu de les économiser pour vivre plus confortablement.
Tout cet argent pour laisser filer le temps à sa guise...
Oh, oui. Embral avait conclu de sombres affaires dans sa vie. Des pactes religieux, des marchés illégaux et encore bien d'autres crimes punis par la loi, pour de l'argent.
Mais ce jour-là, Embral ne se montrerait pas à la gargote du Borgne. Il ne signerait pas de contrats farfelus avec de pauvres mendiants attirés par la drogue. Ce jour-là seulement, il entrerait dans la cour des grands.
C'était la première fois. Il y avait une forte récompense. Des sommes bien plus élevées que ses tarifs habituels.
Cette ruelle abandonnée était l'endroit rêvé pour un meurtre invisible, sans émeutes.
L'homme aux larmes d'acier, ainsi qu'il s'était lui-même proclamé, pourrait ensuite changer de vie. Vivre dans des quartiers plus riches, fréquenter des gens sociables et avoir une famille. Tel était son vœu.
Certes la dernière affaire de sa jeune vie l'effrayait, et le marquerait peut-être à vie. Mais il en avait envie...
Après toutes les mauvaises actions dont il avait fait l'ouvrage, il se devait bien une récompense.
Et quelle récompense...

Marchant silencieusement dans une petite ruelle perdue des bas quartiers, le jeune homme sentit le contact froid de sa lame sur ses doigts et un rictus étira lentement ses lèvres...

Les nuages avaient masqué la chaleur du soleil, plongeant la calme ville d'Uden dans un silence reposant. Avancant dans les petites ruelles Embral esperait trouver la clé qui le ménerait à son rêve. Soudain alors qu'il était enfonvé dans ses pensées sinistres un chien errant bondit devant lui, menacant, il essayait de protéger la carcasse de viande qui trainait au sol non loin d'une porte. Le chein était assez petit mais ses machoires semblaient puissants, la prudence est une vertue.

La prudence est une vertu.

Embral observa la bête. Elle semblait affamée, agressive, son regard luisait dans l'obscurité, mais reflétait la peur. Le jeune homme s'avança donc, lentement, portant toute son attention sur ses gestes et ceux du chien. Ce dernier poussa un grondement alors que la menace n'était plus qu'à quelques mètres.

Écartes-toi, mon mignon. J'aime rester ponctuel...
Un peu trop sûre d'elle, la bête bondit sur le jeune homme qui eut juste le temps d'entrevoir la gueule béante fuser sur lui. Le chien abattit férocement ses crocs dans la chair. Embral étouffa un juron en sentant la cuisante douleur à son poignet.

Alors, il n'y aura pas de quartiers entre nous...
Se mêlant au jeu de l'animal, Embral plongea ses propres incisives dans le cou du chien, qui glapit aussitôt. Le jeune homme profita de cet instant de surprise pour presser son bras endoloris contre son dos. De l'ombre émergea une lame qui fila comme un éclair. De son bras valide, Embral frappa de toutes ses forces dans la nuque.

Sans bruit, la bête s'écroula sur les pavés poussiéreux, les muscles parfaitement détendus.

Paix à toi... mon ami.

Embral était doué mais quelque peu imprudent, il parvint cependant à se défaire du chien sans être blessé. Les rares passants à avoir entendu les cris d'agonies du chiant dédaignèrent tourner la tête vers se meurtre cynocide.

Maintenant qu'allait-il faire ? Errer sans but ? Probable mais seul lui pouvait décider.

Imprudent. Très imprudent.
Embral préféra ignorer les regards, et se remit en marche en observant avidement ses bottes maculées de sang. Son bras le mutilait tel un fer chauffé au rouge. Et bien que le jeune homme n'ait jamais eu le malheur de s'en tâter, il imaginait parfaitement la douleur.

Il marcha encore pendant un temps qui lui parut infiniment long. Le meurtrier s'arrêta finalement en haut d'une pente pour souffler un peu, et inspira une bouffée d'air frais.

Quelle sale journée...

Embral leva les yeux vers le ciel et soupira. Cet incident avec le chien lui avait fait perdre un temps précieux. Une adresse flottait dans son esprit, et il ne pouvait s'en débarrasser. Enfin, il reconnut les lieux autour de lui, et il sut qu'il était à bon port.

Le temps devenait vraiment mauvais et alors qu'Embral marchais tortueusement dans les rues étroies d'Uden il entendit non loin un hurlement, une femme peut etre ou un enfant.
Deux soldats disparurent dans une rue adjacente, attirés par les cris. Il n'était pas rare que dans ce quartier d'Uden certaines discussion virent à la dispute puis à la violence, seulement là dans ce cas précis rien ne laissait croire à une agression, le cri était celui de la peur et de l'effroi.

Surpris par les cris, Embral sentit son sang se figer dans ses veines, et son cœur rata un battement. Ce cri, que jadis il n'avait pu entendre mais qu'il avait ressenti au plus profond de son âme lorsque sa mère se donna la mort. Ce cri qui lui avait déchiré les entrailles.

Ce sombre souvenir surgit de sa mémoire comme un éclair jaillissait d'un nuage. Le temps semblait s'être figé, Embral ne vivait plus.
Ce fut une pensée subite qui estompa sa torpeur. Tous cauchemars et confusions s'évaporèrent brusquement et il se souvint de son objectif. Mais à présent, que voulait-il vraiment faire ? Embral ne se sentait plus aussi aisé au crime qu'au début de la matinée.
Accomplir sa tâche, fuir lâchement... ? Il souhaitait trouver un moyen de se détourner de sa mission. De contourner les règles.
C'était impossible...
Mais gagner du temps, ça le jeune garçon le pouvait. Enfouissant minutieusement la pensée de sa défunte mère dans une partie de son esprit, il décida de s'orienter vers la source des cris.

Embral arriva en peu de temps devant ce qui semblait être une femme hystérique, agenouilliée devant le coin de deux murs hauts de plusieurs mètres elle tremblait et hurlait à l'approche de la moindre personne. Les deux gardes en armures de fer et aux armoiries de la ville d'Uden ne parvinrent pas savoir ce qui l'effrayait autant. Quelques curieux s'était approcher pour voir, beaucoup s'interrogeait, d'autres souriaient avec amusement alors que la jeune femme hurla à nouveau :

- Bête !

Tel fut l'unique mot compréhensible qu'Embral pu discrener entre deux hurlements.

Que disait-elle ? Que criait-elle ?
Dans le brouhaha, Embral ne perçut qu'un mot : Bête. Cette étrange femme lui parut folle, au premier abord. Et puis, il en vint à se demander si elle n'était pas possédée. A cette pensée, son bras meurtri se raidit et il sentit le sang chaud couler le long de ses doigts.

Encore un autre problème...

Le jeune voleur ne peut s'empêcher de laisser échapper un murmure plaintif. Tout ça le rendait nerveux, très nerveux. Et cette nervosité le vidait de son sang. Finalement, il marcha jusqu'à un des deux gardes, à qui il s'adressa en s'efforçant de paraître de normal.

-Que se passe-t-il ? Qui est cette femme ?

L'un des deux gardes tentaient de rassurer la jeune femme tandis que le second se tourna l'air inquiet vers Embral.

- Un passant dit l'avoir vu courir dans les rues avant de se terrer ici, épuisée. Elle a dû courir remarquablement vite et longtemps pour être dans un tel état. Pouvez vous essayer de la rassurer à notre place, car ses cris me rendent fou allié !

Le temps tournait vraiment à l'orage, il valait mieux que la jeune femme rentre chez elle au plus vite.

Embral ne comprit pas d'abord la requête du soldat. Tandis que son esprit s'éclaircissait peu à peu, il vit le temps qui virait à l'orage. Son regard se porta sur la femme. Le garde n'avait pas menti. Elle semblait terrifiée.
Secouant la tête, il se souvint de son véritable objectif, bien différent. Il avait fait un marché, une affaire. Et il avait un crime à commettre.

C'est peut-être ça, finalement. Le travail de voleur...

Il observa la citoyenne épuisée et tremblante.

Mais ça... c'est pas mon boulot.

Un détail attira son attention, cependant. Le ciel se faisait de bistre, et les gardes n'arrivaient décidément pas à convaincre la femme de s'abriter.

Il faut d'abord l'apaiser.

Il croisa le regard du soldat, et acquiesça lentement. Il s'accroupit près de sa proie et parla d'une voix douce.

-Le temps se gâte, il ne fait pas bon rester dehors. Venez avec moi, ou vous attraperez froid.

Il se dévêtit de son large manteau puis le posa tout doucement sur les épaules de la femme, s'attendant à une forte réaction de sa part.

D'un geste violent elle attrapa l'épaule d'Embral et se pencha comme pour lui murmurer un secret capital.

- Je ne serais jamais en sécurité... accepteriez vous de rester chez moi cette nuit ?

La voix de la femme était si basse que le bruit du vent poussait le sombre à voleur à tendre un peu plus l'oreille tandis que les deux soldats intrigués par cette messe basse se mirent à fairent évacuer les curieux : l'orage guettait Uden tout comme Embral guettait la jeune femme.

Embral ne put étouffer un juron lorsqu'elle lui agrippa l'épaule, geste qui ferait empirer l'état de sa plaie. Il sentit à nouveau le sang chaud couler le long de son bras, serra les dents.
Ce fut quelques secondes plus tard qu'il se rendit compte de la proposition. Certes, le butor de voleur ne résistait pas au charme des femmes, pas plus qu'aucun autre. Il était conscient que cette dernière était terrifiée, peut-être même malade. Elle avait simplement besoin de réconfort.

Je dois être l'homme le plus ridicule, et le plus absurde en ce monde à penser cela.

Embral déformait ses propres pensées. En fait, lui-même avait grand besoin de consolation. Peut-être que le destin (pour éviter de dire Dieu) avait tracé cette rencontre. La privation de l'amitié le tuait.

-Alors... Je vous suis.

Solidement agrippée à l'épaule d'Embral la jeune femme tremblante montra silencieusement du doigt la direction à suivre tandis que les soldats firent rentrer chez eux les curieux avant de partir à leur tour. L'épuisement de la jeune était telle qu'à chaque pas son corps manquait de s'écrouler dans la douleur.
Pendant près d'une heure la femme guidait le voleur qui pour elle avait l'étoffe d'un homme courageux et gentil.

- C'est... c'est là...

Après avoir traversé bon nombre de ruelles et rues, Embral put découvrir la majestueuse demeure de la femme. Sur trois étages, elle semblait un peu délabrée au regard des anciennes dorures qui encadraient les fenêtres.
La lourde porte de bois sculpté était entrouverte...

- Je vous attend là... dit la jeune femme avant de se remettre sur le sol, en boule.

- Je vous attend là...

Étrange comportement que voilà. Embral ne bougea pas d'un cil. Était-ce un piège, une énigme ? Ou bien la femme était simplement à bout de force ? Elle lui semblait tellement épuisée. D'un autre côté, à plusieurs reprises, cette femme s'était montrée curieuse, mystérieuse, depuis leur rencontre. Embral ne réfléchit pas plus.

Il poussa la porte entrouverte et entra dans la maison. Tandis qu'il se mit à marcher, son esprit le tourmentait déjà. Il essayait de mettre à part ce sentiment d'anxiété. Une partie de lui souhait qu'il se retourne et quitte la maison en courant. Mais il n'était pas un froussard. Ou peut-être que si ? Mais il ne voulait pas le laisser paraître.

Ne regarde pas derrière toi.

Le rythme des battements de son cœur s'accélérait à chaque fois qu'il posait le pied à terre. Il craignait que quelque trappe ou trou ne l'attende de l'avant. L'atmosphère était tendue, aussi tendue que ses muscles. Il sentit des picotements dans sa nuque, puis dans ses cheveux. Un frisson glacial lui parcourut le dos. Il marchait toujours, s'arrêtait puis marchait à nouveau. De temps à autres il tournait à droite ou à gauche.

À présent le jeune voleur ne craignait plus le piège, il pensait s'être déjà piégé bon nombre de fois, lui-même, depuis son entrée dans le bâtiment. Non, il redoutait de se perdre dans le noir. Ses yeux ne pouvaient lui dire si il y avait de la lumière. Il les avait clos. Il ne s'y fiait plus, tant il craignait les hallucinations. Il s'arrêta un moment,
et écouta. À nouveau, sa nuque le démangea.

Embral s'assit et passa sa tête dans son bras valide. Il n'avait plus mal, ne sentait ni l'odeur du vieux bois ni de la poussière. Son esprit s'orienta vers la femme. Elle l'attendait, dehors. Peut-être était-elle partie ? Il ne connaissait pas son nom. Quel idiot de ne pas le lui avoir demandé.

Pourquoi était-il là, à écouter l'imperceptible et à penser aux beaux yeux d'une femme alors qu'il avait un meurtre à commettre. Ce meurtre, il l'avait totalement oublié.
Que faire maintenant ?

Les premiers pas d'Embral dans la demeure se firent glacials, sur ses gardes son regard ne cessait de guetter la moindre chose anormale. L'entrée de l'habitation avait été comme saccagée : sûrement la jeune femme en voulant fuir. Une autre chose inquiéta alors le voleur, des traces de sang allaient et venaient du salon aux lourds canapés jusqu'aux escaliers conduisant aux étages.
Tout en avançant il découvrit alors gisant sur le sol un homme couvert de sang et à la respiration faible. Près de lui un poignard tout aussi ensanglanté semblait être l'arme du crime.

Sa première réaction fut de ramasser le couteau ensanglanté. Mais c'était inutile, le crime avait été commi. Embral s'aperçut alors que l'homme semblait respirer, faiblement.

Il est vivant !

Le voleur s'accroupit près de la victime et sans réfléchir, glissa le couteau dans la poche de son manteau noir. L'odeur du sang était forte. Un flot de question le submergea. Toute trace d'anxiété s'était évaporée. Qui était-ce ?
Voici donc ce qui terrifiait donc la femme ? Ou peut-être pas...
L'homme semblait bien mal en point, si mal qu' Embral jugea mieux de sortir appeler du secours et rassurer la femme. Il entama donc le chemin de la sortie, empruntant des couloirs un peu au hasard.

C'est en revenant sur ses pas que le jeune voleur compris qui était le véritable coupable de ce bain de sang et de peur. Ayant relâché son attention Embral se mangea un sévère coup de poing directement dans le torse. Au sol, il voyait devant lui une "bête" enfin plus particulièrement un Lycanthrope dans sa forme bestiale qui s'approchait doucement de lui, une bave épaisse coulant de sa gueule entrouverte.
Embral avait que quelques instants pour réagir, sans quoi le prochain allait être encore plus violent.

Heureusement, le coup de poing dans le torse n'avait fait que l'étourdir. Une griffure aurait été bien plus dangereuse de la part du Lycanthrope. Embral se redressa et, de sa main valide, empoigna son propre couteau, fermement. Il attendit là, silencieusement, la prochaine offensive de la bête.
Il n'avait jamais combattu de Lycanthrope, mais, étant petit, lorsque venait le soir et l'heure de se coucher, sa mère lui avait raconté beaucoup d'histoires, et certains souvenirs aussi...
Le mieux serait de se concentrer sur la bête, d'éviter ses coups et d'attendre quelque faux pas : l'instant propice.

Très vite remit sur pied Embral faisait face au Lycan qui sans arme restait un adversaire de taille, combien de légendes racontent les funestes massacres perpétués par un seul de ces bêtes.

- Ton petit couteau ne te sauvera pas la vie ! dit-il.

Soudainement après sa phrase la bête envoya voler ses griffes vers la gorge du voleur qui esquiva d'un saut en arrière. Hélas pour Embral son adversaire était très rapide, il lui faudrait donc faire preuve de persévérance pour trouver la faille de ce colosse de muscles et de poils.
Le grincement de la porte d'entrée fit réagir le Lycan qui tourna la tête pendant un très bref instant, instant pendant lequel Embral pouvait frapper.

Le Lycanthrope avait tourné la tête, son cou était à portée. Embral ne pouvait certes pas arracher la tête à la bête avec seulement un couteau. Mais une patte en moins à l'adversaire pourrait faire basculer l'avantage. Le voleur cacha son bras meurtri dans son dos. Il avait deux armes, mais une main : il devrait donc faire très vite.
Fin décidé, le voleur fondit sur la bête juste au moment où celle-ci se retournait vers lui...

Embral fondit sur la bête et parvint avec chance à lui entailler sévèrement l'avant-bras gauche. Dans un geste de douleur elle se mit à reculer d'un pas et grogna tout en déversant sur le sol d'infectes trainées de baves puantes. Une colère sans nom l'animait mais il fallait croire que les Lycans étaient imprévisibles car la bête se mit à monter l'escalier grinçant à très vive allure. Embral étonné la vit disparaître en un clin d’œil, la bête se cachait à l'étage et la porte se mit de nouveau à grincer.

- Monsieur ?

Sans aucune hésitation le jeune voleur reconnu la voix de la jeune femme, elle se trouvait dans la petite entrée juste à côté du salon et ne pouvait donc pas le voir.

Embral se sentit étrange après la fuite de la bête... La femme était-elle indemne ? Il décida d'en avoir le coeur net, et avant de pourchasser le Lycan à l'étage, il la rejoignit au seuil.

-Que fait donc cette répugnante bête dans votre maison ? Est-votre mari ? Ou bien une connaissance ?

Embral ne pouvait pas attendre. Il avait été légèrement griffé par la bête, à l'épaule, et cette entaille le brûlait comme du feu. Une soif de tuer l'envahit. Il porta un dernier regard à la femme, qui cherchait ses mots, puis l'entraina brutalement par le bras à l'intérieur.

-Vous m'expliquerez ça dans les escaliers...

Embral commençait sérieusement à douter de la sincérité de la jeune femme. Jouait-elle quelque comédie depuis le début ?

La jeune femme entraînée quasiment de force devant l'escalier tremblait de peur, elle n'arrivait pas à parler et craignait d'ouvrir les yeux. L'orage ne pointait toujours pas le bout de son nez tandis que les vents se firent de plus en plus violents.

- L'avez... vous tu... tué... ? chuchota-t-elle dans la panique.

Arrivé au milieu de l’escalier Embral voyait de l’étage un long couloir qui desservait symétriquement trois pièces à gauches et trois à droites, sur le mur d'en face une jolie petite fenêtre fermée laissait entrer la noire lumière de la tempête qui approchait.

Embral ne sut que répondre à la femme. Elle ne répondait pas à sa question. Et il fallait pourtant la mettre en sureté. Mais alors... pourquoi l'emmener à l'étage ? Devenait-il fou ?
Non, il était furieux contre elle, et contre le Lycan. Contre lui-même, peut-être. Pourquoi s'était-il laissé entrainer dans cette histoire ? Maintenant il ne pouvait plus abandonner la femme à son sort. Après tout, lui-même ne savait pas ce qu'il était advenu du Lycan. Il ne devait pas être mort, mais avait-il fui ?

Cet endroit ne me plait pas du tout...

- La meilleure chose, c'est que vous me suiviez maintenant. Sinon le Lycan ne fera qu'une bouchée de vous.

Embral entra donc dans la première pièce à gauche. Gauche qui, disait-on, était symbole de malchance.