Istalri, une tueuse en mission

Istalri avait marché de très longues heures, elle était littéralement épuisée et ne désirait qu'une chose arriver enfin au but de sa mission : Namourpal. Cet humain dont elle ignorait tout devait mourir, la raison lui importait peu car une belle récompense l'attendait. Mais comment le trouver ? Elle l'ignorait aussi, car sur le moment un autre problème allait pour elle se poser. Une cohorte d'une dizaine de soldats humains approchait. Huit étaient clairement identifiables comme de simples soldats en armure de fer, un autre mieux équipé devait assurement appartenir au rang de chevalier tandis que le dernier avec sa toge pouvait être un sage, il reste à esperer que ce dernier ne s'aventure pas dans l'esprit sombre de la jeune Kalénienne.

- N'avancez plus ! ordonna le chevalier qui dégaina sa lame suivit par ses soldats.

- Qui êtes-vous ? Qu'elle est la raison de votre venue sur notre territoire ? reprit l'homme en toge.

Istalri évalua la situation.
Elle ne pouvait les combattre avec le peu d'arme qu'elle possédait et ne voulait surtout pas attirer l'attention sur elle. Rapidement, elle se dit aussi qu'il ne fallait pas qu'elle demande à ces soldats où se trouvait Namourpal ; n'ayant aucune information sur cet humain, elle ne pouvait se résoudre à nommer celui qu'elle tuerait d'ici peu.
C'est pourquoi elle décida d'opter pour un mensonge que ces soldats, et surtout ce mage et ce chevalier, pourrait croire aisément venant d'une jeune Kalénienne, sans défense.
Aussi, prit-elle un air apeuré et innofensif.

- Ne ... ne me faîtes pas de mal ! Je rends seulement visite à de la famille ... Je ne cherche pas les problèmes !

Elle espérait fortement que son mensonge ait fonctionné, et afin de le rendre encore plus vrai, elle baissa les yeux comme si elle était intimidée et soumise.

Le sage s'avança d'un pas prudent vers la jeune Kalénienne. Son visage angélique était radieux et s'était marqué d'un somptueux sourire. Sa voix quant à elle était très masculine.

- Pardonnez moi cette question quelque peu indiscrète mais votre visage ne semble pas très typique de la Galaësia, venez-vous de par delà ce continent ?

Le temps devenait de plus en plus nuageux et les soldats montraient tous des signes d'inquiétudes quant à l'identité de la ravissante femme.

Istalri commençait à s'inquiéter quant à se qu'il se pensait dans leur tête.
Elle posa discrètement sa main au niveau de son petit couteau, sur sa cuisse droite. A tout moment elle était prête à réagir pour se défendre même si elle savait ses chances très minces.

- Effectivement, je ne viens pas de Galaësia, je .. je suis une Kalénienne. Je ne saurais abuser de votre patience ..

Elle esperait fortement qu'ils la laissent tranquille, elle avait déjà bien à faire, et elle était vraiment pressé de pouvoir tuer de ses mains. Celà faisait déjà bien longtemps que ce n'était pas arrivé et elle en avait besoin.

A l'écoute de la contrée d'origine d'Istalri les hommes en armures se mirent à chuchoter entre eux sans se soucier de la présence de leur chef et d'un présumé mage. C'est d'ailleur avant que ce dernier ne hurle un "Silence !" qu'elle compris avec écoeurement le sujet dont parlait ces piteux soldats : les talents au lit des Kaléniennes ou quelque fois appelées par les Humains : demi-elfes.
Devant le calme fraîchement revenu, le chef de la cohorte guerrière s'inclina avec respect devant Istalri.

- Qu'il est brave à toi d'avoir traversé tant de terres pour venir en la somptueuse cité blanche, puisses-tu y trouver ta famille et la paix.

Très vite les soldats retrouvèrent leur formation militaire et sur un pas cadencé s'éloignèrent continuer leur ronde. De nombreux archers guettaient depuis la haute muraille tandis que devant la porte grande ouverte entraient et sortaient des voyageurs et des paysans avec leurs bêtes et leurs charrettes.
Cithrìa était une ville très vivante, une seule chose séparait l'assassin de sa cible : un poste de garde situé juste derrière les grandes portes de bois sombre. Même si les gardes se contentaient de regarder le flux de voyageur dans le silence et l'ennui, il fallait être le plus naturel possible et ne surtout pas se faire remarquer ; chose difficile avec un faciès si angélique.

Istalri n'ignorait pas ce que les humains pensaient des Kaléniens mais elle n'en avait cure.
C'est pourquoi elle fit comme si elle n'avait rien entendu, et remercia le chef des soldats.
Un pas après l'autre, elle se rapprocha des grandes portes avec un air distrait sur le visage qui n'allait guère avec ce qui se tramait dans son esprit. A chaque instant, chaque seconde de sa vie, elle était à l'affût de la moindre ménace afin de réagir rapidement et de pouvoir s'en sortir en situation de danger.
En même temps, elle réflechissait comment est-ce qu'elle pourrait trouver cet homme dont sa mort était proche.

" Le meilleur moyen de trouver des informations est de se rendre à la première taverne. L'alcool délit fortement bien les langues. Cependant, je ne peux me promener dans cette grande ville sans pouvoir me défendre et je n'ai qu'un petit couteau. "

Suite à celà, elle prit la décision de se rendre à l'armurie la plus proche.
Elle essaya de prendre un air innocent et d'être la plus discrète possible. Elle avait perdue assez de temps comme celà et elle ne voulait pas encore attirer l'attention sur elle, surtout si cette attention était celle de soldat.

La foule qui fluctuait à la grande porte de Cithrìa permie à la belle Istalri de traverser comme une ombre, les soldats semblaient même ne pas l'avoir vu. C'est comme si une magie étrange avait canalysé ses forces pour devenir invisible aux yeux non attentif.
Istalri, Kalénienne, voleuse tendant à la psycopathie venait de pénétrer dans la capitale de l'Alliance et du Royaume Humain. Seulement le plus dur restait encore à faire : trouver et tuer Namourpal.

Les nuages couvraient le ciel à grande vitesse, temps de pluie parfait pour un assassinat dans les règles de l'art, mais la jeune tueuse avait raison : pour tuer il faut des armes, de vraies armes.

[direction => Auberge du Grand Océan ; +1 nouveau sort (masque du vertueux)]

Istarli de sa main féminine poussa la belle porte à hublot de l'auberge. A l'intérieur elle y découvrit à croire toute la garde de la ville, la moitié aux moins des hommes présents portaient les blasons de l'armée du Roi Drake VII.
Quelques femmes semblaient regarder leurs amants s'envoyer des pintes d'une boisson mousseuse.

- Bonjour madame, puis-je vous servir quelque chose ?

Avec un grand sourire le tavernier habillé comme un capitaine proposa à l'inconnue un verre. Un élan de joie avait attaqué cette taverne dans la nuit ou bien quelque chose d'important et festif devait se dérouler.

Istalri ne pouvant ressortir directement de cette taverne décida de commander à boire et prendre quelques minutes pour se reposer et avant tout pour observer les gardes dans la salle. Au moins, se disa-t-elle s'ils sont ici pendant encore un moment celà me laissera un peu plus de liberté.

- Une boisson sans alcool, s'il vous plait, et la meilleure que vous ayez. Et si je puis me permettre .. Que se passe-t-il pout que vous ayez l'air si .. joyeux ?

Le tavernier eut un très léger étonnement à l'écoute de la demande "sans alcool" de la nouvelle venue, en effet il était très rare en Galaësia de ne pas trouver que de l'alcool dans une taverne. Il est vrai cependant que les Nains ont cette réputation de n'avoir que de la bière et autres alcools forts alors qu'en Syl'ören les Elfes ont pour horreur toute boisson enivrante.

- J'vais vous servir quelque chose des plus rafraîchissant. dit-il dans un grand sourire.

En quelque minute se retrouva devant la kalénienne un joli verre gravé des armoiries royales, dedans un nectar couleur jaune crème embaumait l'odorat d'Istalri qui ne put ignorer l'arôme d'une poire sucrée et divinement fraîche.

- J'espère que vous aimez la poire. reprit-il avec un clin d'oeil. Donc oui, tous ces braves soldats reviennent d'une mission confiée par le roi, de ce que j'en ai entendu ils auraient réussi à repousser un Dragon rouge de flamme qui rôdait le long du Galin.

Un Dragon rôdait près du Galin, fleuve coupant le Royaume en deux régions. Une chance qu'Istalri n'était pas tomber sur ce colosse plus tôt dans la journée.

Istalri repondit au tavernier par un hochement de tête et par un sourire. Elle n'avait rien appris de très intéressant pour sa mission.
Elle sirotait sa poire en réflechissant à l'étape précedente. Il lui fallait trouver des informations sur sa cible et la taverne était un bon endroit sachant qu'elle y était déjà. Cependant, elle ne possédait pas d'équipement à proprement parler, l'armurie était un passage obligatoire.
Namourpal, sa cible, pouvait être un homme comme tout le monde, elle pourrait donc demander des informations sur cet homme avant de s'équiper, mais il pouvait être aussi un homme important, influent et interroger les gens sur celui-ci ne pourrait qu'alerter l'attention sur elle.
C'est pourquoi elle préféra se rendre à l'armurie la plus proche, avant de commencer son enquête car même si elle voulait tuer au plus vite car cette sentation de retirer la vie lui manquait, sa curiosité était telle qu'elle voulait savoir pourquoi un homme félin désirait la mort de Namourpal.

Istalri était devenue des plus prudentes depuis qu'elle fut traquée dans les rues du Port Frontière, personne ici ne connaissait son noir passé. Voyant sa nouvelle hôte partir le tavernier la salua d'un ample geste du bras alors qu'il servait une table entourée de soldats ivres qui ne remarquaient même pas la belle femme.
Une fois la porte refermée la jeune tueuse s'en alla vers l'armurerie royale.

La kalénienne n'avait marché que quelques minutes depuis l'auberge et arriva devant le somptueux bâtiment siège des meilleures forges du royaume de Galaësia. En entrant elle put apercevoir deux jeunes apprentis forgerons qui peinaient à soulever des sacs de charbon tandis que leur maître souriant les regardait avec amusement.

- Aller Goeffroie, tu vas pas abadonner maintenant... dit le forgeron avant de se retourner, alerté par le bruit de la porte se refermant. Bonjour madame, que puis-je vous offrir ?

Le forgeron semblait intrigué par la beauté exotique d'Istalri.

Istalri sourit en voyant ces jeunes apprentis. Elle se dit que leur vie n'était pas des plus intéressante mais qu'elle n'était pas mauvaise non plus.

- Bonjour, je souhaite acheter un équipement relativement complet. Mais toute fois je voudrais qu'il reste discret.

- Ici nous avons surtout de quoi armer les plus valeureux guerriers... ou guerrières. dit il en souriant. En armure légère nous avons une tunique de cuir idéale pour se mouvoir et pour parer de petits chocs, elle est à 27 pièces d'or.

Le forgeron s'en alla chercher la petite tunique qui d'apparence était très simple : cuir sombre cousu de noir.

- Mmm ... Intéressante cette tunique. Cependant je souhaite voir tout ce que vous avez. Que ce soit en armure, en arme, etc. Pour pouvoir faire de bons choix - et je nous doute absolument pas de la qualité de vos produits - il faut que je puisse décider en fonction de chaque élément qui va constituer mon équipement.

La tunique simple et discrète plaisait à la jeune femme mais elle voulait pouvoir choisir, en fonction de son argent, chaque arme et protection en étant sure d'avoir les moyens de tout se payer.

Le forgeron grommela un instant avant de repartir avec le sourire, depuis une sorte de réserve située derrière l'imposante forge rayonnante de chaleur sa voix masculine questionnait toujours Istalri.

- Il m'est impossible de tout vous montrer, on est dans la plus grande armurerie du Royaume. Donnez moi vos critères et j'amène en fonction d'eux !

Les deux apprentis semblaient souffrir de toute cette chaleur et l'un d'eux ne cessait de regarder la jeune femme.

Après mûre réflexion, Istalri lui indiqua tout ce qu'elle souhaitait.

- Une tunique de cuir, peut-être renforcée selon le prix. Ensuite, une cape avec capuche, noire de préférence. Et enfin comme arme, deux dagues petites ou moyennes.

Istalri lança un regard discret vers l'apprenti qui l'observait, se demandant ce qu'il lui voulait ; tout en gardant une attitude inoffensive.

- Une tenue idéale pour les voyages n'est-ce pas ?

Dit-il en revenant de sa réserve les bras chargés d'équipements de petite taille. Pour bien s'assurer que ceux-ci conviennent au gabarit de la kalénienne il la scruta de haut en bas avant d'opiner du chef.
Il présenta en premier lieu une ravissante tunique de cuir marron tirant vers le gris poussiéreux, il passa un bon moment à en décrire la qualité du cuir qui provenait d'une sorte de bœuf de la région. Grâce à sa Istalri pouvait encaisser quelques coups mais une lame bien tranchante ne s'arrêtera pas à se genre d'armure légère.

- Mes p'tits peuvent y greffer des plaques de fer mais vous en serez alourdie et le prix passera de 115 pièces à 200...

Sans attendre il mit la tunique de côté pour étaler sur le comptoir trois modèles de dague. La première dague était courte et tranchante, son pommeau fait d'une simple lanière de cuir noir donnait à la lame d'argent un éclat scintillant. La deuxième dague était de même longueur mais la lame était un peu plus courbée et le pommeau d'os surmonté d'une bille d'argent accompagnait les reliefs d'une main. Enfin la troisième était une dague longue à lame crantée du pommeau de bois jusqu'à la moitié de la lame légèrement courbée et tranchante que d'un unique côté.

- Vous êtes ravissantes donc je vous fait la lame à 100 pièces d'or. Lança-t-il dans un sourire charmé et charmeur.

Istalri était très intéressée par la tunique. Mais elle n'avait pas les moyens d'acheter la tunique et une dague.

- La tunique me plait vraiment, et la dague avec le pommeau d'os aussi. Et je remarque que ce sont des pièces de très bonnes qualités, dit-elle avec un clin d’œil. Cependant ... Je ne possède pas assez de pièces d'or pour m'acheter les deux, même si je sais très bien que vous me faîtes un très beau prix pour la dague et je vous en remercie chaudement.

Elle lui sourit et espéra qu'il lui fasse encore cadeau d'une réduction ou du moins qu'elle puisse trouver un accord à passer avec lui afin d’obtenir ce qu'elle souhaitait.

- Il m'en manque seulement 15, reprit-elle, et je ne peux me permettre d'être sans équipement.

Le forgeron qui n'avait sûrement pas l'habitude de céder à la négociation prit un air amusé lorsque Istalri tentait de faire baisser le prix de son futur équipement. Il regarda alors ses apprentis dont le plus jeune d'apparence n'avait toujours pas arrêté de regarder la jeune kalénienne, il fallait dire que les étrangers étaient plutôt rare dans cette armurerie.
Soudain alors que tout semblait être compromis pour la tueuse le forgeron gratta son menton et reprit d'un voix plus douce.

- Bon... il est vrai que ces temps-ci ce ne sont pas les pièces qui manques. Va pour 200 pièces d'or alors mais pas une de moins !

Istalri sourit franchement. Elle finit par ignorer le jeune apprenti qui ne faisait rien de plus que l'énerver.

- Je vous remercie grandement !

Elle lui tendit le prix demandé et s'imaginait déjà se servir de sa dague pour achever sa mission.

Le forgeron prit les pièces d'or puis les compta rapidement, Istalri pouvait d'ores et déjà essayer son équipement pour partir le plus tôt possible en mission. Mais vers où ? Qui était ce Namourpal qui devait mourir ? La chose la plus intelligente à faire était de découvrir qui était cette cible qui devait disparaître. Avant qu'Istalri ne s'en aille le forgeron lui posa une dernière question :

- Pourquoi avoir choisi notre belle cité ? Vous voulez y vivre ? dit il en souriant.

La jeune Kalénienne se retourna et fixa droit dans les yeux le jeune homme.

- Je rends de la visite à de la famille.

Istalri réfléchit rapidement. Si elle arrivait à soutirer des informations à ce jeune humain sur Namourpal elle pourrait facilement le manipuler pour qu'il se taise, ou le tuer s'il la gênait trop.

- Peut-être pourrais-tu m'aider à la trouver ? Car je ne connais pas bien la ville et j'ai quelques difficultés à me repérer.

Elle lui dit cela d'un ton bas afin que le forgeron ne l'entende pas.

Voir de la famille ? Le forgeron à l'écoute de cette phrase eut une petite grimace d'incompréhension, il est vrai qu'extrêmement peu de Kaléniens vivent à Cithrìa. C'est alors qu'en voyant Istalri parler tout bas à son apprenti il décida de se placer entre leur champ de vision.

- He ma p'tite dame, n'allez pas déconcentrer ces gars, j'suis là moi s'vous voulez ! lança-t-il en reprenant son sourire.

L'apprenti quant à lui fit signe à Istalri qu'il l'aiderait, il dessina même dans sa main une sorte de poule aux ailes écartées. L’emblème d'une taverne sûrement.