Jardins kaléniens

Istalri était assise en tailleur à l'écart des membres de sa propre race. Les yeux fermés, elle essayait de calmer les pulsions meurtrières qui lui envahissaient constamment la tête.
Après plusieurs minutes de méditation, elle ouvrit les yeux et regarda toutes ces personnes, heureuses, qui se promenaient paisiblement dans ses jardins et se demanda :
" A présent que je suis sur le continent, que vais-je bien pouvoir faire ? "

Nombreux étaient les Kaléniens qui voulaient s'integrer aux autres peuples de Kazarak, cependant étant donnée leur naissance de Nedra et de Sylvestrïa les partisans de l'Ombre les voyaient comme des espions. Istalri bien que fidèle du Dieu des Ténèbres ne savait pas quoi faire maintenant qu'elle ait parvenu à fuir son pays natal. Personne dans le Port Frontière ne savait qui elle était et il était préférable pour elle qu'elle garde sa discrétion si elle ne voulait pas se mettre à dos la milice qui assurait de paisibles voyages aux voyageurs.
Il lui fallait absolument des armes et des sorts puissants pour protéger son secret mais hélas son peuple n'était pas de bons marchands d'armes, il fallait donc chercher des indices de trafic dans les endroits appropriés...

Doucement, Istalri se leva. Dans ce mouvement, on pouvait apprécier ses formes mises en valeur par ses vêtements. En effet, elle était vêtue d'un pantalon en cuir moulant et son haut, plus léger, épousait ses courbes au gré du vent. Elle se mit à marcher lentement, suivant le flux de promeneurs, se fondant dans le paysage.
Malgré les apprences, elle contenait difficilement ses pulsions. C'est pourquoi, elle partit à la recherche de quelqu'un qui pouvait assouvir ses désirs que ce soit pour trouver des armes ou tout simplement, pour déchaîner sa furreur sur une nouvelle victime.
Elle scrutait discrètement chaque visage qu'elle croisait, survolant certain, s'attardant sur d'autre. Elle espérait ainsi réussir à décrypter une expression ou tout autre signe pouvant lui indiquer cet inconnu qu'elle recherchait.

Un agréable vent caressait les feuilles des quelques arbres de ce jardins aux plantes basses, Istalri ne cessait de regarder les environs, autour d'elle une mutlitude de Kaléniens marchait, parlait ou jouait. Un petit groupe d'enfant courrait pour éviter un des leurs qui tentait de les attraper, trois sages parlaient de leurs visions du futur, un homme encapuchonné admirait la statue de Balrok quand un homme pressé manqua de trébucher sur la jeune femme qui remarqua qu'il possédait une dague longue.

Istalri se questionna. L'individu encapuchonné l'intriguait de par son admiration pour la statue de Balrok. De plus, cet homme armé et pressé ne lui semblait pas quelqu'un d'ordinaire.
Elle réflechit rapidement ne voulant pas perdre celui qu'elle déciderait de suivre. Après encore quelques brèves secondes, elle retenue dans sa mémoire la silhouette de l'homme encapuchonné et entreprit de suivre l'individu armé tout en se demandant comment elle l'aborderait.

L'homme armé marchait de plus en plus vite, il ne regardait pas son entourage et bousculait les gens qui restaient sur sa route. Il fixait un objectif précis et se dirigeait vers lui sans en détourner le regard. Istalri remarqua alors que l'individu qu'elle suivait n'était pas un Kalénien en effet il avait tous les traits d'un être Humain. Sa dague était relativement longue ce qui signifiait qu'il possédait une certaine richesse, que fallait-il faire encore une fois ? Suivre cet homme dans les méandres des jardins au risque de se faire repérer ou aller vers le Sanctuaire de Kalen'oï qu'il n'avait toujours pas quitté du regard.

Étant d'une nature très discrète, Istalri ne voulait en aucun cas se faire repérer. Car il faut l'avouer, puisqu'elle voulait tuer, autant être une véritable inconnue aux yeux de tous.
Elle prit donc le chemin du Sanctuaire de Kalen'oï de façon naturelle et discrète.
Elle avait, cependant, peur que cet homme ne se dirige pas réellement vers le sanctuaire. Mais elle était prête à courir le risque pour rester anonyme.